
Dans notre pays, l’horeca représente près d’un demi-million d’emplois, directs et indirects. Les fédérations horeca insistent sur la nécessité de mesures durables pour maintenir le secteur après les mois difficiles de la crise corona et vu l’actuelle crise (énergétique) suite à la guerre en Ukraine. Un établissement horeca sur six envisage même de fermer.
En dépit de l’aide publique, énormément d’établissements horeca ont dû ouvrir en grand leur bourse et puiser sérieusement dans leurs réserves pour tenir le coup. Souvent, il reste encore des factures arriérées à payer pour lesquelles un sursis de paiement avait été accordé suite à la crise corona. Maintenant que la crise corona s’est enfin apaisée – dans l’espoir qu’une nouvelle vague n’arrivera pas – de nombreux établissements retrouvent peu à peu leur élan pour reprendre doucement leurs activités normales, bien qu’ils soient couramment confrontés avec une pénurie de personnel. Les derniers mois, les consommateurs avaient retrouvé enfin l’envie de sortir et de se rencontrer pour boire et manger ensemble. La guerre en Ukraine et la crise qu’elle provoque ont à nouveau obscurci le ciel pour l’horeca et d’ailleurs pour toute notre économie.
Un sur six envisage de fermer
60% des cafés et restaurants envisagent d’augmenter leurs prix pour être en mesure de régler leurs factures d’énergie élevées. D’après Horeca Vlaanderen, ne pas intervenir en faveur de l’horeca aura un effet néfaste, sur les revenus publics. Presque 6 établissements horeca sur 10 annoncent que l’année 2022 sera déficitaire. Près de 7 établissements sur 10 ont enregistré une baisse de leurs revenus qui, en septembre, s’élevait à 35% dans 20% des établissements. Un établissement horeca sur six envisage même de fermer. Un établissement horeca sur trois constate également que même les clients fidèles viennent moins régulièrement et consomment plutôt chez eux. D’ailleurs, une partie du personnel – qui n’est revenu que difficilement après la crise corona – risque à nouveau d’être dans le chômage technique temporaire. Ce qui n’est guère favorable pour l’avenir, car beaucoup d’entre eux quitteront peut-être l’horeca définitivement, de sorte que trouver du personnel motivé et compétent risque d’être encore plus difficile à l’avenir.
Il ressort d’une enquête de Horeca Vlaanderen que 96% des entrepreneurs horeca estiment que les mesures de soutien du gouvernement fédéral et flamand n’aident pas à faire face à l’augmentation des prix de l’énergie. Avec la campagne ‘Horeca Energy Support’, Horeca Vlaanderen informe les établissements horeca sur les mesures, tant petites que grandes, qui permettent de réduire leur consommation énergétique. De semaine en semaine, les situations et expériences dramatiques mettent en évidence l’urgence de prendre des mesures efficaces. Dans cette optique, Horeca Vlaanderen insiste une fois de plus sur la nécessité d’une réduction temporaire de la TVA à 6% – comme lors de la crise corona – puisque cela augmentera d’emblée la marge de l’exploitant de 15% pour payer ses factures. Tout comme on plaide en faveur d’une déductibilité fiscale de 100% des frais de catering et dé réception.
Les frais salariaux représentent 35 à 50% du chiffre d’affaires
La Fédération Horeca Bruxelles fait remarquer que les frais salariaux dans l’horeca représentent entre 35% et 50% du chiffre d’affaires. La réduction des cotisations patronales de 7% est bien accueillie parce que cela permet de prendre des mesures contre la hausse explosive des frais fixes. Alors que certains plaident en faveur d’une baisse temporaire de la TVA dans l’horeca, la Fédération Horeca Bruxelles juge important de considérer le long terme. Lorsque les clients ne viennent plus et qu’il n’y a plus de consommation, une baisse de la TVA n’aidera pas les entreprises horeca à couvrir leurs frais fixes tels que l’énergie et le personnel. En outre, l’inflation élevée, comme c’est le cas maintenant, a un tel effet sur les coûts/achats d’une entreprise, selon la Fédération Horeca Bruxelles, qu’une baisse de la TVA ne pourra pas le compenser à moyen et long terme. C’est pourquoi la Fédération Horeca Bruxelles propose au gouvernement de réduire les frais fixes des entreprises, dont aussi une réduction des cotisations de la sécurité sociale pour les travailleurs enregistrés.
L’aide régionale directe ne suffit pas
S’inquiétant principalement de la problématique énergétique à laquelle l’horeca doit faire face en ce moment, HoReCa Wallonie analyse en quelle mesure les établissements horeca entrent en ligne de compte pour les mesures de soutien de la Région Wallonne.
Le gouvernement wallon a en effet imposé des conditions extrêmes pour l’attribution de cette aide directe, telles que le fait que le chômage économique ne dépasse pas plus de 35% en comparaison avec la période de référence de l’année précédente. C’est déjà évident que cette aide régionale directe ne suffira pas pour soutenir les entreprises horeca wallonnes à court et à moyen terme.
Au niveau fédéral, HoReCa Wallonie demande également une baisse temporaire de la TVA à 6% jusqu’à la fin de l’année et une augmentation de la déductibilité fiscale de frais de catering et de réception jusqu’à 100%. En ce qui concerne les coûts salariaux et l’augmentation de l’attrait du secteur, la fédération plaide en faveur d’une augmentation du nombre d’heures supplémentaires brut-net. Pour les étudiants, la fédération exige que les heures travaillées en juillet et août ne soient pas prises en compte pour leur quota fiscal annuel total de 475 heures.
Tout comme Horeca Vlaanderen, Horeca Wallonie demande que le domaine d’application de l’écochèque soit élargi exceptionnellement à l’énergie. Ainsi, les employeurs horeca pourront donner une aide jusqu’à 250 euros à leur personnel, dès décembre, pour le paiement de leurs factures d’énergie.
Enfin, HoReCa Wallonie plaide en faveur de la diminution ou même de la suppression au niveau local de toutes sortes d’impôts communaux (taxe de séjour, terrasses, panneaux de trottoir, etc.) auxquels les établissements horeca sont toujours confrontés. “Lorsque le secteur horeca veut continuer à jouer son rôle comme acteur local, les autorités locales ne peuvent pas nier les conséquences de l’actuelle crise énergétique”, estime-t-on.
Geert Van Lierde
www.horecavlaanderen.be, www.horecabruxelles.be, www.horecawallonie.be
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